« we united our voices, our hearts are united » (domino)
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Alohomora !
Sujet: « we united our voices, our hearts are united » (domino) Lun 10 Nov - 22:26
ft. dominoute && solalo
rencontre harmonisée, mélodieuse, entre deux notes de piano
L'air est frais, il annonce l'automne qui arrive, il fouette mon visage de sa puissance. Il s'engouffre entre mes habits trop peu adaptés à ce temps presque pluvieux. Il goutte presque sur ma langue comme un glaçon fondant et vif. Mes pas m'emmènent là où ils semblent convenir le mieux, ils me portent vers le doux village qui borde le château. L'échappatoire des élèves, le lieu-dit des jours de congé, des heures perdues, de l'école buissonnière. Les boutiques qui regorgent de produits qui plaisent, qui émerveillent, qui deviennent centre de convoitise. Pour renouveler le stock de ce qui n'est plus qu'un souvenir dans nos malles. Pour prendre le temps de siroter une bière en compagnie des personnes que l'on chérit le plus. Se faire une petite frayeur en longeant la cabane hurlante, si l'on ose pas passer les barbelés et rentrer dans la bâtisse aussi abandonnée qu'hantée. Il y a tant de choses qui traversent les esprits quand on se rend dans ce petit endroit chaleureux, tant de possibilités que l'on se perd dans ses envies. Mais ce ne sont pas les magasins qui m'intéressent, ce ne sont pas les échoppes chatoyantes, ce ne sont pas les vitrines lumineuses qui appellent à l'achat. Ce n'est que l'enseigne délicatement calligraphiée, pétillante, qui intrigue ma curiosité. La Flûte Enchantée. Une taverne musicale qui ouvre ses portes depuis quelques semaines seulement. Une ambiance paisible, jazzy, seulement troublée par les jeunes talents qui viennent s'y produire à tour de rôle. Qui viennent démontrer leurs compétences devant des clients qui n'aspirent qu'à profiter du calme, de la douce quiétude de l'endroit.
Je pousse la porte de bois d'ébène, sentant les rainures de la matière sous la pulpe de mes doigts. La chaleur m'explose en plein visage, comme un vent chaud de l'ouest qui s'engouffre dans ma direction. Comme si j'entrais dans un autre monde. La lumière est basse, tamisée, elle appelle à la paix, à la tranquillité. Un bar, presque dissimulé dans un espace sur le fond. Un vingtaine de tables disposées ci et là, autour d'une large scène illuminée d'un seul spot, largement suffisant pour les représentations qui y ont lieu. Les instruments défilent, apparaissant comme par magie. Ironique, non ? J'ai l'impression de sentir le poids de ma guitare, crochetée sur mon dos dans son sac de transport, doubler de volume. Cette infime pression dans mon estomac, ce tremblement d'impatience. J'aime la musique. J'aime ce qu'elle représente, j'aime son évolution. J'aime la diversité dans laquelle elle évolue sans cesse. J'aime ce qu'elle peut nous permettre de transmettre, à chaque mouvement de dextre sur les cordes. À chaque vibration de gorge sous la force des mots, sous le roulement de ma langue à chaque parole énoncée. La musique est la compagnie d'une vie, l'amante d'une âme que l'on ne peut arracher. Qui s'insinue vicieusement et ne s'en va jamais vraiment.
La lumière s'éteint soudainement. L'on entend plus que le crissement du piano que je vois s'avancer mécaniquement vers le centre de l'estrade. Les murmures qui coulissent à mes oreilles, qui se taisent simultanément lorsqu'une gorge se racle, démultipliée. Un écho qui rebondit contre tous les murs. « Bonsoir à tous ! La Flûte Enchantée est ravie de vous accueillir, que vous soyez charmants habitués ou rafraîchissants nouveaux visages. Pour débuter cet après-midi tout en beauté -et c'est le cas de le dire-, nous sommes fiers de laisser le piano à la délicieuse Domino Holmes. » Et lorsque la lumière revint, presque trop puissante après cette passade d'ombre, mes yeux furent attirés par la chevelure flamboyante de la silhouette assise sur le petit banc accolé au piano. Cette masse rousse d'une intensité incroyable. Et les premières notes débutèrent, comme une lente ascension. Et je fus importé dans ce tourbillon mélodieux, noyé dans cette exquise harmonie.
Sujet: Re: « we united our voices, our hearts are united » (domino) Jeu 13 Nov - 21:42
we united our voices, our hearts are united
La musique, c'est comme l'amour. Il y a des heures et des endroits pour ça. Philippe Meyer
Il y a ses moments ou l'envie de jouer me prend avec une telle intensité qu'il m'est inévitable de l'assouvir. Je profite alors des instants ou je n'ai pas cours pour quitter l'enceinte du château et rejoindre Pré-Au-Lard. Dans ce petit village typiquement sorcier qui offrait un panel d'endroit agréable ou se rendre lorsque l'on était sorcier. Que ce soit des boutiques de farces et attrapes, friandises, des bars et autres, il s'y trouvait justement un petit établissement que j'appréciais tout particulièrement, un petit pub qui n'avait ouvert qu'il y peu de temps. J'y étais tombé par hasard la semaine de la rentrée, son nom m'ayant intrigué. La Flûte Enchantée se trouvait être un endroit ou jeune talent et passionné de musique pouvait exprimer leur art. J'étais tout naturellement tombé sous le charme de cet endroit qui m'avait plu au premier regard. Je me rappelais nettement mon premier passage, je mis étais discrètement installé dans le fond, observant ceux qui se produisaient, j'avais alors totalement adhéré au concept, me proposant pour le prochain passage et cette première fois, ce fut un morceau de guitare que je leur présentais. Visiblement, cela leur avait plus et le patron m'avait invité à revenir dès que je le voudrais. Chose que j'allais faire aujourd'hui.
Traversant rapidement les rues du village, je ne croisais peu de gens pour que j'aille à m'arrêter souvent pour discuter, me permettant de rejoindre rapidement le bar. Lorsque j'y entrais, il n'y avait pas foule, pour l'instant en tout cas, l'après-midi ne faisait que commencer. M'installant en fond de salle, je commandais un chocolat chaud, appréciant le morceau de violon joué alors. La serveuse venue m'apporter ma commande, j'annonçais alors le désir de passé prochainement au piano, lui donnant mon nom, elle acquiesça et m'ajoutait à la liste rapidement.
Les minutes passèrent ensuite, me laissant à observer et écouter plus de talents qu'il n'en faut pour composé un orchestre. Me ravissant de la beauté des morceaux joués et de la technique musicale qu'avait chacun des participants dans leur propre domaine. Réfléchissant par la même occasion à ce que j'allais jouer. Enfin, on venu me chercher, m'indiquant qu'il allait être mon tour. J'étirais rapidement mes doigts, rajustais ma robe et allais m'installer sur le tabouret de piano. On plongea la salle dans le noir, annonçant mon passage. Puis, je fis abstraction du monde autour de moi, caressant les touches du bout des doigts, fermant les yeux quelques instants, puis les rouvrit, commençant à jouer Lullaby de Brad White and Pierre Grill. Je pus appréciait le fait que la salle fit silence pour m'écouter, me laissant mes trois minutes pour leur faire appréciaient ce chef-d'œuvre que j'aimais temps. Me perdant sur les touches du piano, dans les confins de mon esprit, j'oubliais tout, ne faisant que saisir l'instant que me faisait vivre ce morceau.
code par slana
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Alohomora !
Sujet: Re: « we united our voices, our hearts are united » (domino) Dim 16 Nov - 16:40
ft. dominoute && solalo
rencontre harmonisée, mélodieuse, entre deux notes de piano
Transporté dans un univers transcendant. Les doigts qui jouent sur ces touches d'ivoire, de blanc et de noir, m'emportent plus loin qu'ils ne peuvent l'imaginer. Je me laisse glisser dans ce monde fantasmagorique, comme un funambule en équilibre entre deux arbres. Je m'imagine cette vaste forêt verdoyante, dont les branches bruissent au gré du vent, sous le poids de la brise. La flore qui naît, qui grandit, qui s'épanouit à chaque seconde. Des crocus, d'un violet satiné, qui apparaissent du sol, dévoilent leurs longues feuilles arrondies. La réverbération du soleil sur les pétales couleur de lilas. Les étamines qui s'envolent au vent, laissant la magie de leur nature virevolter dans les airs. Une mélancolie des jours passés qui traverse mon corps, qui résonne dans ma tête comme le plus délicieux des sons. Une exquise harmonie qui s'éprend de tout mon être. Je frissonne. Je vois le léger flottement des oiseaux qui planent dans le ciel, je vois les fruits des pissenlits qui tourbillonnent dans l'atmosphère, qui viennent se lester délicatement sur le sol, prêts à féconder pour une nouvelle fois. Je vois l'herbe qui ondule sous la bise, qui crée des vagues lentes et sinueuses dans la vallée. Je me vois étendu dans ce tapis vert et si confortable, les pieds nus. Le visage tourné vers les mottes voluptueuses et légères que sont les nuages. Je regarde cette étendue bleue et blanche qui passe, qui fraye son doux chemin parmi l'étendue céleste. J'entends presque le doux écoulement, les clapotis d'une rivière qui passe non loin. Qui endort mon esprit aussi bien qu'une berceuse chantée à un enfant. Un souffle qui résonne, encore et encore. Une douce voix de femme qui m'apaise, qui réduit mon corps à l'état d'enveloppe. Qui absorbe mon mental comme s'il n'était que du papier mâché. Cette voix qui chante tout bas, qui souffle à mon oreille. Je me sens aussi léger que je ne l'ai jamais été. Je me sens presque vide, tant je suis remplie d'images sensorielles incroyables.
Mon visage est totalement affaissé contre le fauteuil sur lequel je me suis assis il y a quelques minutes. Un visage qui s'approche, portant un verre d'une boisson que je ne me souviens même plus avoir commandé. Je lâche quelques pièces avant qu'elle ne disparaisse, elle aussi. C'était comme dans un rêve. Pourtant les notes continuent de s'exprimer, d'envahir mon ouïe. Et je me délecte bien plus de cette musique que du liquide doré qui miroite à demi dans mon verre. Mes yeux sont clos depuis la première pression sur la touche de l'instrument. Comme si mon âme avait été arrachée à ma corps par un gant soyeux, m'enlevant à lui aussi doucement que la caresse d'une mère à son enfant. Alors je monte, comme si mes jambes étaient douées d'une vie propre. Ma guitare est déjà maintenue fermement entre mes mains calleuses de soigneur de créatures. L'homme aux bêtes. Et sans même connaître la partie, sans même l'avoir vue, je pince les cordes. Et je retombe. J'accompagne cette douceur intangible avec la plus terre-à-terre des ondes. La rugosité de la guitare sèche contre l'inégalable délicatesse du piano. Et lorsque la mélodie s'éteint, j'ai l'impression que le mien l'est également. Comme éteint. Qu'il ne suffit que de rejouer ce morceau pour raviver la flamme. C'est une étreinte d'amour et de tristesse perpétuelle, qui se joue en moi à l'écoute de toute forme de musique. Je ressens les notes, je ressens les vibrations, elles jouent comme une représentation dans ma tête. C'est aussi beau qu'éphémère, malheureusement. Des applaudissements se font entendre et je ne suis pas le dernier à y prendre part. Je n'ai pas manqué les regards ahuris pendant que je m'ajoutai à sa céleste équation. Il faut que je parle à cette fille. Il le faut. Alors j'attends qu'elle descende l'estrade pour rejoindre cette silhouette surmontée d'une masse flamboyante qui vogue à chacun de ses pas. Je tend mon bras et pose ma main sur la courbe de son épaule. Je reste droit, mon regard de chat dardé sur ce visage aux traits fins, féminins. Domino. Un bien étrange nom, mais il paraît aussi adéquat à cette jeune femme qu'à son talent pour l'instrument. « Attends. » Le temps d'un souffle, d'un battement de coeur. « D'où est-ce qu'il vient ce morceau ? Qui l'a écrit ? Tu l'as composé ? » Je suis fou. Je dois le paraître encore plus. Mais je dois pouvoir entendre de nouveau cette mélodie et partir aussi loin que je ne l'ai jamais fait. Je m'imagine déjà avec cette douce harmonie pendant que j'erre dans la forêt interdite. Je soupire. « Il était superbe. Il m'a transporté. Je pense que toute une vie ne me suffira jamais pour décrire la beauté de ce que tu viens de nous offrir, Domino Holmes. »